Récit d’une terreur passagère – Charles Dionne

Éditeur : Numeriklivres
Nombre de pages : 275
Prix : 7,99€

Résumé : Lorsqu’il perd complètement son inspiration, un auteur décide de se retirer des quatre murs de l’appartement qui le rend malade. Le voyage qu’il entreprend lui ramène certains moments de son enfance et la nature dans laquelle il s’enfonce lui rappelle celle autour de laquelle il a grandi. Entre les arbres, il s’installe et se crée une ellipse temporaire. Mais la retraite qu’il prévoyait paisible l’oblige à confronter des coins obscurs sur lesquels il ne croyait pas avoir de pouvoir.

Mon avis : Je pensais lire une sorte de thriller et bien non ! Je suis tombée de haut !

Dès les premières phrases, j’ai eu du mal à accrocher, le langage est trop soutenu, les phrases trop longues et avec une construction lourde. Dur d’adhérer. Mais je persiste, parce que je dois en faire une critique. Et après une cinquantaine de pages, je trouve que j’ai bien fait.

Le livre est à la première personne. Le « je » est omniprésent, mais nous ne connaissons pas le prénom du narrateur, ce qui est un peu déstabilisant au début, dur de s’attacher à un personnage d’aussi abstrait à mon goût. Puis de souvenirs en souvenirs, l’histoire commence doucement. Notre narrateur est auteur en manque d’inspiration, il décide alors de « s’exiler » dans la forêt, dans une cabane en rondins loin de tout, sans eau courante et sans électricité. Il espère ainsi repartir de zéro niveau créativité et inspiration.

Une fois sur place, il est victime d’hallucinations auditives, qui le font douter de sa santé mentale. Jusqu’à l’arrivée d’un randonneur égaré où s’installe alors un drôle de huis clos.

On navigue alors en plein doute. Le narrateur est-il fou ? Est-il victime d’événements paranormaux ? Ou est-il manipulé par cet intriguant randonneur… C’est là qu’est la force du livre, on veut savoir ce qu’il se passe exactement, savoir de quoi est victime le narrateur. Par certains côté ce livre m’a fait pensé au Horla de Maupassant que j’avais lu au collège (soit une tite vintaine d’années quand même). Nous naviguons en eaux troubles, avançons à tâtons. Arrive alors la fin tant attendue, qui finalement n’éclaire rien du tout. Cette fin est une porte ouverte à l’imagination du lecteur, le frustrant plus qu’autre chose.

Ce livre commencé sur une déception, continué laborieusement est finalement une histoire diabolique qui tient en haleine le lecteur qui a su passer les lourdeurs d’écritures du début.

C’est un court livre que je recommande, finalement, pour cette intrigue très bien menée.

Sœurs de la lune T6 : Demon Mistress – Yasmine Galenorn

Éditeur : Milady
Nombre de pages : 480
Prix : 7€

Résumé : Nous sommes les soeurs D’Artigo, agents de la CIA d’Outremonde. Camille est une sorcière et Delilah se transforme en chat. Quant à moi ? Je suis Menolly, mi-humaine, mi-fée et sang pour sang vampire.
J’ai quelques comptes à régler avec ceux qui m’ont transformée. En parlant de botter le cul des méchants, j’ai du boulot : une société secrète dévouée à l’Ombre Ailée sème le chaos et a invoqué un démon qui veut s’emparer de l’âme de Delilah… Et puis quoi encore ?

Mon avis : J’ai commencé cette série dès sa sortie et passée les premiers engouements d’avoir enfin des livres qui abordaient le genre qui me plaisait en rayon, j’ai déchanté. Une petite explication rapide s’impose.

Avant janvier 2008 le genre « bit-lit » était rare en rayon. les éditions Milady ont changé ça en traduisant pas mal de livres américains riches dans le genre. Quand le premier tome des sœurs de la lune est sorti, je me suis précipitée dessus et je l’ai dévoré. J’ai même beaucoup apprécié. Mais avec le temps et la profusion de livres de ce style sur le marché, ces livres ne tiennent plus la comparaison.

La trame de fond, cette courses contre le mal aux 7 sceaux pour sauver le monde par trois sœurs mi-fae, mi-humaine, est très bonne, mais le style de l’auteur est plat. Les livres ne font jamais plus de 400 pages et les actions demanderaient à être plus développées. L’auteure va vite à la facilité, nous laissant souvent sur notre faim. Les personnages eux aussi sont trop stéréotypés et manquent de profondeur, tout comme les dialogues, qui certes sont rapides, mais on passe trop souvent du coq à l’âne dans la même réplique.

Concernant ce tome en particulier, nous retrouvons Mélony, la sœur cadette transformée en vampire, celle qui a le plus franc parlé et les réactions les plus vives. Cet opus est donc riche d’actions, mais il est parfois un peu dur de suivre tout ce qui est fait en une nuit d’été… quelques petits problèmes de temps m’ont dérangés… On en découvre un peu plus sur l’état d’esprit de l’héroïne « temporelle », et on s’attache encore un peu plus à elle… mais je ne sais pas si ça sera suffisant pour en faire une de mes séries préférées, loin de là !

Pourquoi je continue cette saga alors ? Peut-être parce que je veux savoir si ces 3 sœurs vont réussir leur quête, ou pour voir si le tome suivant sera meilleur que les précédents ?

Jennifer’s body – Andrey Nixon

Éditeur : Milady
Nombre de pages : 186
Prix : 6€

Résumé : Sérieux, c’est ce qu’ils ont mis. En même temps, avec un patelin qui s’apelle « Chaudron du diable »… Un lycée, une pizzeria, un feu rouge, et des bois partout. En gros, le trou du cul du monde, Minnesota. C’est là que tout a dérapé.
J’imagine que vous voulez en savoir plus sur Jennifer… Comme tout le monde. Une si jolie fille, qu’ils disent tous, trop tôt disparue. Capitaine des pom-pom girls. Mais croyez-moi, ça lui pendait au nez, à cette salope. Des tas de gens me demandent si je regrette d’avoir fait ça.
Je regrette seulement de ne pas l’avoir fait plus tôt.

Mon avis : J’ai acheté ce livre au salon du livre 2010 pour patienter dans la queue de la dédicace de Laurell K. Hamilton. C’était le plus petit et le moins cher.

Il est tiré du film du même nom et se lit très vite, à la manière d’un scénario. Il ne m’a pas laissé de souvenir impérissable, je l’ai lu il y a 8 mois et je serais bien incapable d’en faire plus qu’un résumé succinct.

Je me souviens d’un livre intéressant, mais pas inoubliable, avec des personnages que l’on a l’habitude de rencontrer : la reine du lycée et sa meilleure amie beaucoup plus classique, la première entrainant la seconde dans ses frasques, le tout saupoudrée d’une dose d’horreur un peu paranormal.

Bref, une petite lecture sympathique que je conseille pour les soirée où il n’y a rien à la TV.

Mercy Thompson T5 : Le grimoire d’argent – Patricia Briggs

Éditeur : Milady
Nombre de pages : 382
Prix : 7€

Résumé : Mercy ne cracherait pas sur quelques jours de vacances. Après avoir passé les derniers mois à tenter d’échapper aux griffes de la Reine des Vampires, elle découvre que le grimoire des faes est tombé dans de très mauvaises mains : les secrets qu’il renferme sont sur le point d’être révélés. Ce qui n’est pas du goût de tout le monde. Non contente de devoir régler cette crise majeure, Mercy a des problèmes personnels : sa maison a brûlé, son ami Samuel file un très mauvais coton et on lui reproche les dissensions apparues au sein de la meute. Elle va devoir faire preuve de la plus grande diplomatie… pas facile quand on est sous pression !

Mon avis : Je suis une grande fan de la série des Mercy Thompson. J’aime son héroïne qui est très semblable à la femme lambda. Celle normale, humaine (oui on peut être changeling et humaine), plein de qualités, de défauts, de contradictions. Il me semble que Mercy est à mes yeux un des rares personnages le plus réel (si tant est que ce soit possible dans un livre d’Urban Fantasy accès Bit-lit).

Dès les premières pages de ce tome Mercy est entrainée dans une nouvelle aventure. Cette nana a l’art et la manière de se mettre dans des situations abracadabrantes sans même le chercher. En deux temps trois mouvements la voilà qui se lance bille en tête dans une enquête pour aider quelqu’un qu’elle connait à peine. Toujours la main sur le cœur cette Mercy.

À côté de ça elle doit gérer son intégration dans la meute d’Adam son compagnon et les états d’âme de son colocataire et non moins ex, Samuel.

Il est très difficile de parler d’un tome faisant partie d’une série sans en dévoiler les éléments apparaissant dans les livres précédents. Je vous conseillerais juste de commencer cette série et je pense que vous ne le regretterez pas.

Il est parmi nous – Norman Spinrad

Éditeur : J’ai lu
Nombre de pages : 890
Prix : 10,90€

Résumé : Ralf est-il un comédien venu du futur nous alerter sur les dangers auxquels nous exposons nos descendants en persistant à polluer notre planète, comme il le prétend ? Ou bien un allumé sorti de nulle part décidé à faire carrière dans le show-business en adoptant un gimmick douteux? Qu’importe, Texas Jimmy Balaban, agent d’artistes sur le retour, flaire la bonne affaire et il n’est pas homme à se poser des questions métaphysiques. Tant que son poulain assure le prime time, tout roule. Mais pour Dexter Lampkin, l’auteur de science-fiction chargé d’écrire les textes du  » Monde selon Ralf « , et Amanda Robin, son coach new age, les choses ne sont pas aussi simples. Et si ?

Mon avis : Je ne suis pas une grande fan de science fiction, je crois même que ce livre est le premier « pur et dur »que je lis de ce genre. J’ai découvert un truc tout bête (qui pourtant saute aux yeux, merci d’être indulgent avec moi), la science fiction c’est une histoire de fiction basée sur la science. On part d’une théorie scientifique autour de laquelle on brode tellement qu’on se retrouve dans un vaisseau au milieu de l’espace à découvrir des planètes inconnues. C’est là que le bât blesse me concernant, je suis vite larguée dès qu’on me parle de théories scientifiques, qu’elles soient prouvées ou fantasmées.

Dans ce livre de Norman Spinrad, nous ne sommes pas dans un vaisseau spatial ou dans le futur, l’action se déroule de nos jours, même si nous n’avons aucun élément de date probant, le monde décrit ressemble au notre. Un comique, Ralf, soit disant venu du futur, est découvert dans la boite de nuit d’un trou perdu par un agent. Sentant un coup, ledit agent ramène le comique avec lui à Los Angeles. Commence alors une émission de TV basée sur le principe que ce comique est venu nous sauver du monde pollué et sans air qui nous attend. L’auteur joue de cette ambiguïté nous faisant douter tout le long du livre, ce Ralf est-il ou non ce qu’il affirme être ou juste un être dérangé ? L’émission est écrite en partie par un auteur de science fiction ayant plus ou moins du succès, et Ralf est coaché par une pseudo actrice adepte de new age.

Est alors posée la trame grossière du livre. Nous naviguons entre science et théorie new age, bringuebalé de droite et de gauche par cet auteur facétieux, ne sachant pas à quel saint se vouer. À cette histoire viens s’ajouter la lente descente aux enfers d’une junkie au crack, Foxy Loxy, sans que, là non plus, le lien se fasse rapidement.

Perdu au milieu de tout ces courants, l’auteur arrive à nous maintenir en haleine. Nous voulons savoir qui est ce Rafl, s’il est vraiment venu du futur pour sauver le monde et SI il va y arriver. Car la déchéance décrite est bien celle qui nous attend aux dires de tous les scientifiques actuels.

L’écriture est fluide, même lors des explications de théories scientifiques sur les voyages dans le temps, le style de l’auteur reste accessible. Les dialogues sont dynamiques, plein d’humour et les personnages attachants, tant par leurs qualités que par leurs défauts qui ne sont autres que nos faiblesses humaines à tous. En dehors de m’avoir fait découvrir le genre « science fiction », ce livre m’a aussi fait découvrir le monde de ses fans, de ses auteurs, bref sa face cachée. De même que la description de l’engrenage qui emmène Foxy Loxy dans les tréfonds de New York, au sens propre comme au sen figuré, à la recherche de sa dose quotidienne, est criante de vérité.

Je n’ai pas saisi toute les théories scientifiques abordées dans ce livre, mais ai compris l’ensemble du livre. Cette histoire est en fait une fable moderne de cet être sensé sauver le monde. L’histoire de Moïse, Jésus, Mahomet ou du roi Arthur remise au goût du jour, dans notre contexte moderne. C’est une fable écologique sensée nous faire prendre conscience que l’avenir de notre terre est entre nos mains. Et qu’il est tant de faire quelque chose pour éviter le mur vers lequel nous allons tout droit.

Pour cette morale évidente et tellement difficile à mettre en place sur notre terre, et surtout la note positive qui le termine, j’ai beaucoup aimé ce livre.