Éditeur : J’ai lu
Nombre de pages : 890
Prix : 10,90€
Résumé : Ralf est-il un comédien venu du futur nous alerter sur les dangers auxquels nous exposons nos descendants en persistant à polluer notre planète, comme il le prétend ? Ou bien un allumé sorti de nulle part décidé à faire carrière dans le show-business en adoptant un gimmick douteux? Qu’importe, Texas Jimmy Balaban, agent d’artistes sur le retour, flaire la bonne affaire et il n’est pas homme à se poser des questions métaphysiques. Tant que son poulain assure le prime time, tout roule. Mais pour Dexter Lampkin, l’auteur de science-fiction chargé d’écrire les textes du » Monde selon Ralf « , et Amanda Robin, son coach new age, les choses ne sont pas aussi simples. Et si ?
Mon avis : Je ne suis pas une grande fan de science fiction, je crois même que ce livre est le premier « pur et dur »que je lis de ce genre. J’ai découvert un truc tout bête (qui pourtant saute aux yeux, merci d’être indulgent avec moi), la science fiction c’est une histoire de fiction basée sur la science. On part d’une théorie scientifique autour de laquelle on brode tellement qu’on se retrouve dans un vaisseau au milieu de l’espace à découvrir des planètes inconnues. C’est là que le bât blesse me concernant, je suis vite larguée dès qu’on me parle de théories scientifiques, qu’elles soient prouvées ou fantasmées.
Dans ce livre de Norman Spinrad, nous ne sommes pas dans un vaisseau spatial ou dans le futur, l’action se déroule de nos jours, même si nous n’avons aucun élément de date probant, le monde décrit ressemble au notre. Un comique, Ralf, soit disant venu du futur, est découvert dans la boite de nuit d’un trou perdu par un agent. Sentant un coup, ledit agent ramène le comique avec lui à Los Angeles. Commence alors une émission de TV basée sur le principe que ce comique est venu nous sauver du monde pollué et sans air qui nous attend. L’auteur joue de cette ambiguïté nous faisant douter tout le long du livre, ce Ralf est-il ou non ce qu’il affirme être ou juste un être dérangé ? L’émission est écrite en partie par un auteur de science fiction ayant plus ou moins du succès, et Ralf est coaché par une pseudo actrice adepte de new age.
Est alors posée la trame grossière du livre. Nous naviguons entre science et théorie new age, bringuebalé de droite et de gauche par cet auteur facétieux, ne sachant pas à quel saint se vouer. À cette histoire viens s’ajouter la lente descente aux enfers d’une junkie au crack, Foxy Loxy, sans que, là non plus, le lien se fasse rapidement.
Perdu au milieu de tout ces courants, l’auteur arrive à nous maintenir en haleine. Nous voulons savoir qui est ce Rafl, s’il est vraiment venu du futur pour sauver le monde et SI il va y arriver. Car la déchéance décrite est bien celle qui nous attend aux dires de tous les scientifiques actuels.
L’écriture est fluide, même lors des explications de théories scientifiques sur les voyages dans le temps, le style de l’auteur reste accessible. Les dialogues sont dynamiques, plein d’humour et les personnages attachants, tant par leurs qualités que par leurs défauts qui ne sont autres que nos faiblesses humaines à tous. En dehors de m’avoir fait découvrir le genre « science fiction », ce livre m’a aussi fait découvrir le monde de ses fans, de ses auteurs, bref sa face cachée. De même que la description de l’engrenage qui emmène Foxy Loxy dans les tréfonds de New York, au sens propre comme au sen figuré, à la recherche de sa dose quotidienne, est criante de vérité.
Je n’ai pas saisi toute les théories scientifiques abordées dans ce livre, mais ai compris l’ensemble du livre. Cette histoire est en fait une fable moderne de cet être sensé sauver le monde. L’histoire de Moïse, Jésus, Mahomet ou du roi Arthur remise au goût du jour, dans notre contexte moderne. C’est une fable écologique sensée nous faire prendre conscience que l’avenir de notre terre est entre nos mains. Et qu’il est tant de faire quelque chose pour éviter le mur vers lequel nous allons tout droit.
Pour cette morale évidente et tellement difficile à mettre en place sur notre terre, et surtout la note positive qui le termine, j’ai beaucoup aimé ce livre.