La fille qui se noie – Caitlin R. Kiernan

Éditeur : Panini / Eclipse
Nombre de pages : 463
Date de parution : 18 juin 2014
♦ Prix : 20,00€ Notepaillons2

51N+I-tTZ5LRésumé : India Morgan Phelps est schizophrène. Elle a de qui tenir, puisque sa mère et sa grand-mère souffraient toutes les deux de troubles mentaux et ont mis fin à leurs jours. Les médicaments l’aident à garder un semblant de contrôle et pour tenter de comprendre les événements qui ont bouleversés sa vie, elle entreprend de rédiger un récit autobiographique, qui va curieusement prendre la forme d’une histoire de fantômes. C’est le meilleur moyen qu’elle a trouvé pour faire partager ce qui la hante… Car India semble obsédée par sa rencontre avec Eva Manning, une femme qui ressemble trait pour trait au tableau qui l’obnubile depuis son enfance, La fille qui se noie. Elle a déjà vu Eva par le passé, sous la forme d’un fantôme d’un loup-garou… A moins qu’elle ne l’ait jamais vu. Qui sait ce que sa schizophrénie lui fait voir ? Tour à tour, journal intime, autobiographie et histoire de fantôme, La Fille qui se noie est un ouvrage unique, entre réalité, imaginaire et folie.

Mon avis : J’aime les livres fantastiques où la réalité flirt avec l’improbable. Quand on ferme le livre en se demandant si on a rêvé ou si cela pourrait bien arriver. Où les frontières se floutent à nous perdre. C’est donc avec beaucoup d’envie que j’ai commencé la fille qui se noie.

India Morgan Phelps, dite Imp, décide d’écrire son histoire. Elle est schizophrène, elles le sont même de mère en fille dans sa famille, et elle n’est plus sure de ce qu’elle a vécu ou non. Elle se dit que de le coucher sur le papier pourrait l’aider à y voir plus clair.

Alors je ne sais pas si elle a réussi à y voir plus clair, mais en tout cas elle m’a totalement perdue et plus d’une fois ! Je pense avoir saisi les grandes lignes de l’histoire, mais je n’en suis même pas sure ! Dans les ¾ du temps j’ai été complétement à la ramasse, me demandant si ce que je lissais avait réellement un sens, relisant parfois plusieurs fois un même paragraphe. Je comprends que cela vient de la personnalité de la narratrice, qui a une lourde maladie mentale, mais c’était assez déstabilisant, comme si l’auteure écrivait sous LSD et que les phrases s’enchainaient sans logique. Alors oui, après recul et réflexion, ça colle totalement au personnage-narrateur, mais ça laisse vraiment perplexe…
J’ai pourtant beaucoup aimé Imp. Elle est touchante dans son pragmatisme et sa façon de voir la vie telle qu’elle est, sans se mentir : oui, sa grand-mère était folle, sa mère aussi et elle même ne doit son semblant de normalité aux médicaments qu’elle prend. Elle a une routine bien rodée qui lui permet de tenir la tête hors de l’eau, du moins en apparence. Car si on creuse un peu, c’est le chaos dans sa tête. C’est en voulant y mettre de l’ordre qu’elle nous livre se récit.
L’histoire fourmillent de références littéraires ou artistiques, j’ai dû souvent aller pianoter sur mon ami google pour savoir à quoi/qui elle faisait référence. Je ne l’ai pourtant pas fait à chaque fois, je ne voulais pas ralentir encore plus ma lecture, mais je regrette de ne pas avoir des post-it pour pourvoir un refourrer mon nez plus tard. Mais c’est dommage, parce qu’on est parfois noyer dans les détails, les références, les descriptions en plus des divagations de Imp. Je me suis même demandé parfois si la folie ne me gagnait pas à mon tour. C’est peut être ce que voulait l’auteure, et dans ce cas c’est réussi, mais ce qu’il me reste deux heures après ma lecture c’est surtout un sentiment de confusion.
J’ai les grandes lignes de l’histoire, un peu comme des lignes très noires et très marquées, mais elles sont enfouies sous de tonnes d’autres lignes plus ou moins fines, plus ou moins courtes qui vont dans tous les sens.
Ce livre est définitivement intriguant, obscure et laisse une impression de fouillis, alors qu’on perçoit pourtant tout le travail fourni par l’auteure pour arriver à ce résultat. Mais il n’a pas pour autant réussi à me séduire vraiment, il me laisse comme un petit goût de déception, j’ai l’impression de ne pas avoir réponse à toutes mes questions. Peut-être parce que je n’ai pas tout saisi… Peut-être parce qu’il n’y a pas de réponse. Peut-être parce que l’auteure veut laisser la libre interprétation à chacun. Toujours est-il que j’ai l’impression de passer à côté de quelque chose et je n’ai pas ça.

Si vous en avez compris plus que moi, je serais heureuse d’en parler avec vous. Si vous êtes dans le même brouillard, on pourrait peut-être trouver la solution ensemble…
Bref, une lecture que je n’arriverai pas vraiment à définir, ni même vraiment à conseiller tant je ne sais dans quelle case la ranger. Si vous avez envie de lecture intrigante et définitivement en décalage, ce livre est pour vous.

Si vous voulez d’autres avis vous en trouverez chez Elbakin et chez Songe d’une nuit d’été.

Je remercie les éditions Panini pour cette lecture.

9 réflexions sur “La fille qui se noie – Caitlin R. Kiernan

  1. Alexandra ♥ dit :

    On eu le même ressenti. Une fois après avoir terminé le roman, je me suis souvent demandée si j’avais bien compris l’histoire. Il faut savoir s’accrocher !

Une petite bafouille ?

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