Un long, si long après-midi – Inga Vesper

♦Éditeur : Éditions De La Martinière
Nombre de pages : 410
♦Date de parution : 4 mars 2022
♦Prix : papier : 22,90€, Numérique : 16,99€
♦Acheter : Amazon

Résumé : « Hier, j’ai embrassé mon mari pour la dernière fois. Il ne le sait pas, bien sûr. Pas encore. »

Dans sa cuisine baignée de soleil californien, Joyce rêve à sa fenêtre. Elle est blanche, elle est riche. Son horizon de femme au foyer, pourtant, s’arrête aux haies bien taillées de son jardin. Ruby, elle, travaille comme femme de ménage chez Joyce et rêve de changer de vie. Mais en 1959, la société américaine n’a rien à offrir à une jeune fille noire et pauvre. Quand Joyce disparaît, le vernis des faux-semblants du rêve américain se craquelle. La lutte pour l’égalité des femmes et des afro-américains n’en est qu’à ses débuts, mais ces deux héroïnes bouleversantes font déjà entendre leur cri. Celui d’un espoir brûlant de liberté.

Mon avis : Cela fait quelque temps que j’ai ce livre dans ma PAL et même si l’envie de le sortir me titillait depuis un moment, j’en ai enfin eu le temps !

Ruby, une jeune noire américaine, travail chez de riches blancs où elle fait le ménage. Une vie pas facile mais elle n’en connait pas d’autres. Ça vie bascule lorsqu’en arrivant chez une de chez patronne, elle découvre plein de sang dans la cuisine et la disparition de Joyce.

Ce livre est raconte plus qu’une enquête policière, il dépeint aussi parfaitement la société américaine de la fin des années 50 avec ses avancées, ses vielles habitudes qui cohabitent avec beaucoup de mal. C’est aussi fascinant qu’effreyant d’ailleurs.
Nous suivons le point de vue de deux personnages principaux, Ruby notre jeune noire américaine et Mick l’inspecteur de police fraichement débarqué de la côte est avec ses idées plus progressistes. Ces deux là vont s’unir par la force des choses pour tenter de retrouver Joyce. Ces deux points de vue sont parfois entrecoupés avec ceux de Joyce, retraçant ce fameux long après midi où elle a disparu, nous éclairant ainsi un peu ou nous embrouillant totalement.
J’ai beaucoup aimé Ruby et Mick. Tous deux paraissent très humains avec autant de défauts eu de qualités. On a envie de protéger Ruby, lui dire à l’oreille que tout ira bien et qu’elle réussira à réaliser son rêve. Par contre on a plutôt envie de secouer Mick pour qu’il réalise la chance qu’il a d’avoir une telle famille. J’ai eu beaucoup de peine pour Joyce qui toute sa vie cherchera à être heureuse sans y arriver.
Ce livre m’a séduite parce qu’il n’est pas qu’un roman policier, il nous expose aussi tout ce que l’on trouve derrières ses jolies images d’Épinal des années 50 qui nous montre le bonheur conjugal en omettant  tous les sacrifices que certains ont du faire pour y arriver.

C’est une lecture qui fait réfléchir et que j’ai beaucoup apprécié. Je remercie NetGalley et les éditions de La Martinière pour cette lecture.

Dix âmes, pas plus – Ragnar Jónasson

♦Éditeur : Éditions de la Martinière
♦Nombre de pages :  356
♦Date de parution : 14 janvier 2022
♦Prix : 21,00€
♦Acheter : Amazon

Résumé : Un mort.
Neuf suspects.
Recherche professeur au bout du monde. Voici une petite annonce qui découragerait toute personne saine d’esprit. Pas Una. La jeune femme quitte Reykjavík pour Skálar, l’un des villages les plus reculés d’Islande, qui ne compte que dix habitants. Malgré l’hostilité des villageoi. Malgré l’isolement vertigineux.
Là-bas, Una entend des voix et le son fantomatique d’une berceuse. Et bientôt, une mort brutale survient. Quels secrets cache ce village ? Jusqu’où iront ses habitants pour les protéger ?

Mon avis : Je n’avais jamais lu d’auteur Islandais et cela me tenter depuis un moment. les auteurs nordiques sont réputés pour leur polars. Le résumé de celui-ci m’a tenté et m’a donné l’occasion de combler une lacune.

Pour fuir sa vie un peut trop tranquille et un peu trop vide, Una décide de partir enseigner dans un hameau de 10 habitants. Mais ces tous petits villages renferment parfois bien des secrets…

Tout d’abord, je ne suis pas vraiment d’accord avec le résumé de la 4ème de couverture. Le suspens n’est pas aussi franc dans ce roman. Tout est en subtilité.
Moi qui d’habitude suis friande de livres policiers avec beaucoup d’hémoglobines et au suspens papables, ici rien de tout cela. L’auteur arrive à créer une ambiance particulière, propre au village de Skálar, qui donne la chair de poule, qui met mal à l’aise, sans qu’on arrive à définir pour pourquoi, sans réussir à mettre le doigts sur ce qui gène. On sent bien, comme Una, que quelque chose ne tourne pas rond, que de vivre reclus à 10 sur ces terres désertiques en bord de mer à créé une communauté particulière, fermée, énigmatique.
Ici il n’y a pas de rebondissement à chaque chapitre, non, d’ailleurs, le livre n’a pas de chapitre et ne fait que 3 parties. Ici c’est à petits pas qu’on avance, qu’on découvre et qu’on apprivoise la communauté de Skálar. Et même si tout évolue très lentement, je ne me suis pas ennuyée une seule fois. Les éléments distillés par Ragnar Jónasson s’imbriquent naturellement les uns avec les autres nous menant au dénouement final.
Je n’ai pas eu le temps de vraiment me poser des questions sur les habitants du village, suivant Una et ses découvertes, j’avais l’impression d’être elle et d’assimiler les éléments doucement. Ce qui a le plus titillé ma curiosité a été le récit parallèle narrer par un personnage féminin dont on ne sait rien et qui a l’air totalement extérieure à la vie de Skálar, de ses habitants et de Una.
La fin m’a laissé sans voix. Aujourd’hui encore je ne sais pas comment j’aurai réagi dans de telle circonstances. L’auteur réussi le tour de force de créer une fin autant ouverte que fermée. Mais ça je vous laisserai le découvrir, ne voulant pas vous spolier d’autant plus sur la fin du roman.
Si vous êtes fans de policiers atypiques, de lieux isolés et mystérieux, de personnages difficilement indéfinissables, ce livre est définitivement pour vous !

Je remercie Netgalley et Les éditions de  la Martinière pour cette lecture.