♦ Éditeur : Robert Laffont / Collection Ailleurs & demain
♦ Nombre de pages : 516
♦ Date de sortie : 14mai 2012
♦ Prix : 22,50€
Résumé : Les États-Unis dans deux ou trois décennies. Vers 2035. L’Amérique a beaucoup changé. Le Monde aussi.
Nick Bottom, un ancien policier de Denver, à peu près ruiné, et qui vit d’allocations sociales, comme la plupart des Américains, est engagé par le multimilliardaire japonais Hiroshi Nakamura pour reprendre l’enquête sur l’assassinat de son fils Keigo et de la compagne de celui-ci, survenu six ans plus tôt. Nick a enquêté à l’époque sur cette affaire mais depuis la mort de sa femme, Dara, dans un accident de voiture, il a quitté la police parce qu’il est devenu accro au flashback, une drogue illégale, réputée avoir été inventée dans un laboratoire israélien. Le flashback permet de revivre des souvenirs parfaits (en ce qui concerne Nick ceux de sa vie avec Dara, qui était policière comme lui). Toute l’Amérique s’adonne au flashback : c’est pour les plus jeunes le moyen de revivre leurs pires turpitudes et pour les plus vieux celui de retourner dans le monde idéal d’autrefois.
Car l’Amérique, en faillite financière, politique et morale, s’est désintégrée. Le Nouveau Mexique a été envahi par les hispaniques de la reconquista et la Californie risque de l’être. Plusieurs États ont proclamé leur indépendance.
Par ailleurs, la Chine a éclaté en Royaumes Combattants et des troupes américaines mercenaires y mènent comme en Inde des guerres de pacification sans espoir pour le compte du Japon néo-féodal. Israël a été détruit par onze bombes thermonucléaires et les quelques dizaines de milliers de survivants, accueillis par les États-Unis, ont été parqués dans des camps. Et surtout le Califat Global étend son emprise totalitaire sur l’ensemble de la planète…
Dans ce contexte Nakamura tire son pouvoir non seulement de son immense fortune mais aussi de son rôle de conseiller plénipotentiaire (parmi d’autres) pour la reconstruction de l’Amérique, qui lui confère une autorité presque illimitée. Mais pourquoi tient-il tant à ce que Nick refasse une enquête qui n’a rien donné six ans plus tôt ?
Mon avis : Quand le hasard a voulu que je tombe sur le résumé de ce livre peu de temps avant sa sortie, je me suis dit qu’il était plus qu’intéressant. Ayant adoré « Enfants de la paranoïa » (cliquez pour lire mon avis) ce livre avait l’air dans la même veine et j’avais hâte de le lire.
Nous sommes en 2035, le monde a bien changé, les États-Unis ne sont plus la grande puissance qu’ils étaient et leur population n’est plus que l’ombre d’elle-même. La plupart des américain sont accro à une drogue, le flashback, qui leur permet de revivre indéfiniment les meilleurs moments de leur vie, les transformant en loques courant perpétuellement après leur passé. À Denvers, Nick est un ancien flic aujourd’hui détective privé, devenu accro à cette drogue lui aussi après le décès de sa femme dans un accident de voiture. Il a envoyé son fils chez son beau-père à Los Angeles, et s’enfonce doucement dans le néant. Jusqu’au jour où un milliardaire Japonais l’engage pour enquêter sur le meurtre de son fils survenu il y a 6 ans. Crime sur lequel il a déjà travaillé en tant que flic et qu’il n’avait pas réussi à résoudre. Nick y voit une façon de s’approvisionner en Flasback plus que de relancer sa carrière. Mais en acceptant de rouvrir cette enquête, il ne sait vraiment pas où il met les pieds…
D’entrée j’ai été happée par ce livre. Je suis une aficionado des policier et celui-là, avec ses airs futuristes m’a totalement séduite.
Nous faisons d’abord connaissance avec Nick, et son caractère, sa vie réduite en miette m’ont de suite rendu le personnage attachant. Il est bourré de défauts qui ne le rende que plus humain et sa douleur suite à la mort de sa femme m’a profondément touchée.
Le livre alterne avec trois narrateurs : Nick, son fils Val et Léonard, beau-père de Nick et grand-père de Val, le personnage principal restant Nick. La vision des deux autres personnages nous servant principalement à obtenir les informations de ce qu’il se passe à l’autre bout du pays.
Cela m’a fait un choc de découvrir le monde comme l’auteur, Dan Simmons, l’a imaginé dans un peu plus de 20 ans. Cet effondrement soudain des USA et de l’Europe, m’a vraiment fait réfléchir. Je ne suis pas d’accord avec les raisons de l’auteur pour expliquer ces effondrements, peut-être parce qu’il touche à des valeurs auxquelles je crois profondément, mais c’est malheureusement une éventualité à considérer (mais pas si vite hein 😉 ). C’est aussi peut-être parce que tout ce qui est présenté est cohérent, parce que l’auteur a réussi à donner à tout ça un « goût » de réalité que ce livre fait (un peu) peur et donne (beaucoup) à réfléchir. Au delà de l’enquête, palpitante je vous l’accorde, qui est le prétexte à l’écriture du roman, l’auteur nous pousse à nous interroger sur la portée à long terme des décisions que nous prenons aujourd’hui, que ce soit politiquement ou concernant l’environnement. Vous aurez donc compris que ce livre n’est pas seulement un policier c’est aussi un livre qui est une réflexion sur notre façon de vivre aujourd’hui et des conséquences qu’elle peut amener à moyen terme.
J’ai été particulièrement séduite par la fin « alternative » proposée par l’auteur, mais je ne vous en dirai pas plus, de peur de trop vous en dévoiler.
Je ne suis pas une habituée des livres futuristes ou de science-fiction mais celui-ci agrémentée de palpitantes aventures policières m’a particulièrement plu et m’a donnée envie de découvrir d’autres ouvrages de l’auteur.
Le petit plus : Dan Simmons est aussi l’auteur d’un cycle chez le même auteur et dans la même collection intitulé « Le cycle d’Hypérion ».
Merci aux éditions Robert Laffont pour cette lecture.
Il m’a l’air bien, de Dan Simmons j’ai lu le 1er tome de l’Echiquier du mal et pareil il allait très loin avec des questionnements très pertinents sur la vie etc etc ^^.