La sibylle et le marquis – Nicolas Bouchard

Éditeur : Belfond
Nombre de pages : 463
Date de sortie : 3 mai 2012
Prix : 19,50€

Résumé : Septembre 1797. Dans le Paris du Directoire gouverné par Barras, une série de meurtres d’une barbarie absolue touches des hommes politiques influents et leurs maitresses. Frappée par des visions d’une extrême violence,la cartomancienne Marie-Adélaïde Lenormand décide d’enquêter sur ces assassinats qui lui évoquent irrésistiblement ceux décrit dans les textes d’un auteurs publié sous le manteau : Donatien Alphonse François Sade.
Sade, justement, vit dans le dénuement, sans cesse poursuivi par ses créanciers. Contacté par une association de femmes de lettres aux motifs pour le moins étranges, il reçoit pour mission d’écrire une pièce musicale dans la lignée de « Justine ou les malheurs de la vertu », roman prohibé pour obscénité. Dénué de scrupules, il va s’exécuter, mettant en marche à son insu une monstrueuse machine de mort…
Faisant de Sade un personnage de fiction, Nicolas Bouchard mêle habilement réalité historique et fantaisie littéraire. Dernier volet de la trilogie de la Sibylle, « La sibylle et le marquis » revisite l’œuvre du divin marquis en modifiant les points de vue, pour nous laisser entrevoir les choses sous un jour nouveau, notamment en donnant la parole aux femmes…

Mon avis : Le résumé du livre m’avait de suite plu, une enquête policière avec une voyante, même en 1797 avait de quoi me séduire. C’est donc rapidement que je me suis plongée dedans.

Nous sommes 8 ans après la prise de la bastille est la république mise en place est plus qu’instable. Dans ce contexte politique houleux, des femmes sont assassinées de façon violentes. Mlle Lenormand, dite la Sibylle de la révolution (son surnom lui vient d’un des deux tomes précédents que je n’ai pas lu), voyante, a des visions de ces crimes. Ceux-ci étant en plus succeptibles de toucher une de ses amies proche et la main un peu forcé par un des hommes de mains de l’état, La Sibylle décide de mener l’enquête. Celle-ci va l’emmener à rencontre Sade, ce sulfureux auteurs à la mauvaise réputation.

J’ai commencé ce livre très enthousiaste, le style d’écriture de l’auteur, en accord avec l’époque, me changeait agréablement et les premiers soucis de vocabulaire passés, j’étais captivée. Mais j’ai parfois eu du mal avec la description de certains meurtres, où le sadisme évident ne nous est pas épargné. En même temps, ce livre ayant comme personnage le marquis de Sade, j’aurais dû le voir venir. Le marquis est ici totalement fantasmé par le talent de l’auteur, mais en parfait accord avec les écrits qu’on a gardé de lui. Seulement, je dois être trop sensible, car ces scènes m’ont parfois indisposées. Je me serais bien passée de la précision de certains détails.

La Sibylle, voyante officieuse, écrivain publique officiel, est loin d’être une caricature. C’est un personnage sensé qui sait tirer profit de ses visions et de ses talents. Elle les met au profit des la haute société. Lorsque les visions de ses crimes affreux commence à empiéter sur sa quiétude, elle n’a d’autre choix que de les utiliser pour les faire cesser.
La rencontre de la Sibylle et du marquis de Sade n’est pas sans manquer de piquant, pas mal d’humour et de mots d’esprit qui allège un peu l’atmosphère noire du roman.
L’enquête par elle-même est très bien pensée, malgré mes suppositions, j’étais dépendante du bon vouloir de l’auteur pour découvrir le ou les coupables. D’ailleurs, cette machination de meurtres est menée d’une main de maître.

Sur fond de révolution, où se côtoient personnages historiques romancé et personnages fictifs, Nicolas Bouchard nous emmène sur des pistes où l’amour, le sexe, la douleur et la vengeance sont étroitement liés.

Le petit plus : Ce que j’ai tout particulièrement aimé dans ce livre c’est découvrir (même dans histoire romancée) la voyante Mlle Lenormand. Car j’ai longtemps utilisé le jeu « Le petit Lenormand » (cliquez pour découvrir le jeu) pour tirer les cartes aux copines et à moi-même. Non, je ne suis pas voyante, juste amatrice fut un temps. D’ailleurs je creuserais peut-être le sujet…

Je remercie les éditions Belfond pour cette lecture.

La sibylle et le marquis
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